RESSOURCESPSYCHOLOGIQUES.CH
  • ACCUEIL
  • Nos offres
    • Psychothérapie
    • PREVENTION DU STRESS
    • FORMATIONS
  • Mindfulness
    • Gestion du stress
    • Gestion des émotions (Niveau 2)
    • Témoignages
    • TELECHARGER
  • À Propos
    • Equipe
    • Presse
    • Stress >
      • Info stress
    • LIENS
    • Déclaration de protection des données
    • MENTION LEGALE
  • BLOG
  • CONTACT
Tél: 079 389 06 22 ​

Blog

Retrouvez nos dernières newsletter InfoPleineConscience et d'autres infos utiles

Méditation de pleine conscience et travail

12/7/2021

2 Commentaires

 
A première vue, tout semble opposer le monde de la méditation et celui du travail. Alors que le travail a une visée utilitaire et productiviste, la méditation est souvent considérée comme une pratique de retrait, de détachement des contingences matérielles. Pourtant nous allons voir comment différents aspects de la pleine conscience peuvent enrichir la vie professionnelle.
Certes, la méditation de pleine conscience consiste à adopter une posture radicalement différente de celle adoptée dans la vie de tous les jours. Dans celle-ci et particulièrement au travail, nous devons accomplir un ensemble d’actions afin de répondre tant aux exigences de notre environnement qu’à nos besoins et aspirations personnels. Tout au contraire, la posture méditative ne consiste pas à accomplir une tâche pour atteindre un résultat, mais plutôt à développer une attitude, une sensibilité permettant de se relier à soi et au monde d’une manière inhabituelle en accueillant l’expérience du moment présent telle qu’elle est sans rien vouloir modifier ou améliorer, en explorant avec une curiosité attentive et bienveillante ce que la vie nous offre d'instant en instant.
Toutefois, cette attitude nouvelle engendre un ensemble de conséquences qui vont modifier nos activités, à commencer par l’attention qui s’aiguise durant la méditation et qui vont nous rendre plus présent.e et concentré.e sur nos tâches. De même les attitudes d’acceptation et de bienveillance nous donneront plus de recul et de résilience dans les situations stressantes et assoupliront les autocritiques lors des échecs rencontrés. D’une façon générale, les émotions deviendront moins envahissantes. Certains exercices simples à réaliser au quotidien comme prendre trois respirations en conscience, ou la marche en pleine conscience, permettront de généraliser plus activement la pleine conscience sur notre lieu de travail. 
C’est aussi et surtout dans la relation aux autres que la pleine conscience enrichira notre vie tant privée que professionnelle. Là aussi les effets de la connexion incarnée et bienveillante envers soi-même apporteront spontanément de l’empathie dans nos relations. Certains exercices basés sur l'écoute attentive de l’autre aideront à généraliser ces bienfaits. Le souci de l’autre et la compassion ont par ailleurs une importance capitale tant pour le fonctionnement des équipes que pour un leadership éclairé et efficace. A l’heure où l’incitation à la performance se fait de plus en plus pressante, avec pour conséquence la multiplication des burnout, les valeurs et attitudes véhiculées par la pleine conscience peuvent véritablement assainir le monde de l’entreprise et permettre à chacun de s’y épanouir.  
2 Commentaires

Combattre le COVID-19 par la chaleur

5/24/2021

0 Commentaires

 
Photo
​Le coronavirus fait partie de notre vie depuis plus d’un an et s’est montré particulièrement dévastateur. Même si l’efficacité vaccinale reste sans égale, il existe un moyen simple de prévenir et de traiter ce type d’infection respiratoire basé sur une faille du virus: la chaleur.
​ 

Durant la phase initiale de l’infection, le virus du COVID-19 pénètre dans la cavité nasale, les sinus et la gorge, où il trouve des cellules qui lui donnent une porte d’entrée par le biais de leurs récepteurs ACE2 (enzyme de conversion de l’angiotensine 2). Les voies respiratoires supérieures constituent une première ligne de défense contre les agents pathogènes grâce à la barrière de mucus produite par les cellules caliciformes  à la surface des muqueuses. Ce mucus filtre, piège et attaque les agents pathogènes et les rend reconnaissables par le système immunitaire. Un environnement chaud et humide améliore le mucus alors que la fumée ou la pollution l’inhibe. 
A ce niveau un premier type de traitement par la chaleur peut être pratiqué: l'inhalation d’air chaud et humide tel que des vapeurs d’eau chaude chargées d'huiles essentielles qui aideront à nettoyer les voies respiratoires et à désactiver les virus (ref.). 

Si le virus survit à cette première ligne de défense, une seconde intervient qui va générer la fièvre. L’augmentation de la température du corps va permettre de mieux lutter contre l’infection grâce à de multiples réponses cellulaires impliquant des régulations complexes entre immunité, inflammation et réponse de choc thermique (ref.).

En l’absence de fièvre liée à l’infection il est possible d’en reproduire les effets bénéfiques avec différents dispositifs d’hydrothermothérapie, tels que le bain chaud ou le sauna. Le sauna permet en effet de créer en 15 à 20’ une fièvre artificielle de 38,9°, ce qui va produire un ensemble d’effets bénéfiques : amélioration de l’immunité par augmentation de la  phagocytose et de la mobilité des leucocytes, baisse de l’inflammation et amélioration des systèmes cardio-vasculaire et respiratoire. Il est notoire que le sauna diminue la fréquence des rhumes, la chaleur ayant un effet antiviral. Un des mécanismes impliqués est lié à la production d’une catégorie de protéine induite par le stress thermique, les protéines de choc thermique (heat shock proteins, HCPs) source de longévité. Cette protéine régule l'immunité et prévient la dénaturation d’autres protéines qui s’agrègent et se retrouvent dans les maladies neurodégénératives (ref.). C’est pourquoi la pratique régulière du sauna au cours de la vie se traduit par une diminution de la mortalité toutes causes confondues (ref.). 

A ces bénéfices physiologiques s’ajoutent les bienfaits psychologiques de la détente et l’amélioration du sommeil induites par le sauna, ce qui en retour se répercute positivement sur l'immunité. La chaleur engendre aussi un état spontané de pleine conscience des sensations corporelles qui participe à l’harmonie corps esprit.

Par ailleurs l’environnement du sauna est sûr car dès 72° le coronavirus ne survit pas plus d’une seconde (ref.) et une humidité relative élevée réduit la quantité de matières aéroportées ainsi que la viabilité des virus dans les particules en suspension dans l’air et sur les surfaces. Quoi qu’il en soit, il faut toujours respecter les distances physiques et procéder aux opérations de nettoyage et de désinfection adéquates.
 
Concernant les bains chauds on trouve également une amélioration de marqueurs immunitaires. Une étude montre qu’un bain à 40° permet d’activer les monocytes et les préparent à répondre à l’infection. L’application d’eau froide dans un deuxième temps, tout comme après le sauna, augmente encore plusieurs types de cellules immunitaires (ref.).
 
Il est intéressant de noter qu’en juin 2020 les cas d’infection et de décès liés au COVID-19 étaient nettement moins fréquents dans les pays où la pratique du sauna est régulière (Finlande et Estonie) par rapport à la moyenne des autres pays européens. De même durant l’épidémie de grippe espagnole de 1918 on a relevé nettement moins de décès dans les sanatorium pratiquant l’hydrothermothérapie en comparaison aux hôpitaux qui ne la pratiquaient pas.

Bien qu’il n’existe pas encore de protocole d’utilisation des thérapies du COVID-19 par la chaleur, ces approches accessibles et peu coûteuses apparaissent prometteuses pour prévenir et traiter les formes légères à modérées de cette infection. Si cette approche est suivie par un grand nombre d'individus dans chaque communauté, l'impact du coronavirus ou d’autres virus de ce type sur la santé publique sera moindre.
0 Commentaires

Comment méditer en profondeur ?

4/3/2021

2 Commentaires

 
Photo
               
​                Tu n'y verras clair qu'en regardant en toi. Qui regarde l'extérieur rêve.
​                Qui regarde en lui-même s'éveille.                     
                                                                                                       Carl Gustav Jung

​L’attitude de lâcher prise et l’ancrage dans le moment présent propre à la méditation nécessitent l’abandon des attentes et l’absence d’objectifs immédiats pour cette pratique. En effet, viser un objectif spécifique, rechercher un état particulier nous éloignerait du moment présent pour nous projeter dans un ailleurs temporel. Souhaiter autre chose que ce qui est présent nous fait donc quitter la posture méditative. Cependant, si nous adoptons un point de vue plus général sur le cheminement du méditant et l’évolution de sa pratique, force est de constater que celle-ci n’est pas statique et que le critère de profondeur de la pratique éclaire ce qui s’y joue. La phénoménologie de l’expérience méditative montre en effet qu’une méditation peut être plus ou moins profonde en fonction notamment du niveau d’expérience et de certaines dispositions personnelles. Plutôt que de viser un état de bien-être, il s’agit de s’y rendre disponible en s’ouvrant à notre nature profonde source de sagesse. 


Je relevais dans ma précédente lettre, à propos des effets de la méditation sur le sommeil, que les pratiquants expérimentés parviennent à contrôler leur système nerveux sympathique pour installer un état de grand calme avec baisse du métabolisme et stimulation de la branche parasympathique du système nerveux autonome, laquelle permet de calmer l’organisme et d’instaurer un sentiment de confiance envers le monde (état hypométabolique éveillé à dominance parasympathique). Ce calme mental et la détente physique qui accompagnent la méditation peuvent d’une certaine façon servir de guide dans la pratique contemplative.

La profondeur méditative peut être décrite et évaluée différemment selon les approches, qu’elles soient traditionnelles ou scientifiques. Dans sa recherche, Piron (2001) interroge des méditants expérimentés de manière à construire une échelle permettant d’évaluer la profondeur de l’expérience méditative en cinq stades qui vont de la lutte pour la concentration du débutant jusqu’au ressenti des qualités essentielles (amour, dévotion, gratitude) et à l’expérience contemplative de non-dualité et d’unité avec toutes choses de l’éveillé. Au fil de cette progression, la distinction entre sujet et objet, entre l’interne et l’externe s’estompe pour aboutir à la transcendance du soi. 

Cette progression spirituelle dépend de la durée de la pratique et d’une certaine caractéristique de la personnalité dénommée absorption (Hölzel & Ott, 2007). Du fait que la méditation est une forme d'entraînement de l’esprit, les années d’expérience et l’assimilation de la philosophie sous-jacente vont affiner la pratique, tout comme la pratique assidue d’un sport ou d’un instrument de musique fait progresser sa maîtrise. Quant à l’absorption, il s’agit en psychologie d’une disposition à vivre des épisodes de concentration totale où toutes les ressources sont focalisées sur l’objet d’attention. Cette caractéristique peut rendre compte de l‘état modifié de conscience du méditant qui s’absorbe entièrement dans la contemplation. Ce trait de personnalité va de pair entre autres avec la réceptivité à l’esthétique, l’oubli de soi, la pensée en images, la synesthésie et les expériences mystiques (Tellegen & Atkinson, 1974). On peut le rapprocher du concept de flow (flux), soit l’expérience optimale vécue lors de moments agréablement intenses (Csikszentmihalyi, 1990). Fondamentalement, l’absorption correspond à la volonté de déstructurer les modes habituels de perception et de raisonnement, ce qui aboutit à une vision de soi et du monde transformée (Tellegen, 1992). L’absorption devient ainsi un ingrédient essentiel de ce que l’on peut appeler les états transpersonnels de non dualité et de dissolution de l’ego que l’on retrouve dans la plupart des traditions spirituelles, mais aussi dans les expériences sous influence de drogues psychédéliques, dont on redécouvre aujourd’hui certains aspects thérapeutiques.
Par ailleurs, cette disposition de la personnalité joue un rôle plus important que les années de pratique dans la profondeur de la méditation, mais en contrepartie la pratique peut développer ce trait de personnalité.

Pour le bouddhisme, l'absorption méditative, appelée aussi recueillement, est la traduction du terme sanskrit Samadhi qui désigne l’état de méditation profonde découlant de la stabilisation de l’esprit par la concentration sur un objet unique où finit par s’effacer l’opposition sujet - objet. Le maître et écrivain bouddhiste Sangharakshita envisage l’absorption comme le second des trois stades de la méditation. Il y a d’abord le stade de concentration intense sur un objet (souffle, mantra, flamme de bougie, concept ou vertu à cultiver, par exemple) qui aide le pratiquant à se rassembler, à s’unifier et à se recentrer sur le moment présent. Avec le second stade, celui de l’absorption, les pensées s’amenuisent et la conscience devient plus claire et intense. Le dernier stade est celui dit de la vision pénétrante, soit la vision claire de la nature des choses. 

Certes de tels états méditatifs requièrent une grande discipline et des entraînements réguliers voire intensifs. Toutefois le simple fait de s’ouvrir à la possibilité d’états mentaux radicalement différents de notre conscience ordinaire peut suffire à nous faire progresser et à enrichir le champ des possibles de notre existence, nous libérant ainsi des conditionnements et enfermements propres à notre société techno-matérialiste. 

​
2 Commentaires

Intérêt de la méditation pour un meilleur sommeil

1/6/2021

1 Commentaire

 
Photo
Le sommeil est nécessaire à notre équilibre et constitue notre havre de paix et de régénération, c’est pourquoi sa mise en péril peut engendrer un ensemble de réactions anxieuses qui vont maintenir voire empirer la situation pouvant amener à une insomnie chronique. Les réactions anxieuses survenant à l’endormissement ou lors des réveils nocturnes consistent en ruminations quant aux conséquences du manque de sommeil sur le fonctionnement durant la veille ou sur la santé. Ces inquiétudes se manifestent sur un continuum d’intensité allant de préoccupations diffuses, peu conscientes, agissant en arrière-plan du sommeil, jusqu’à des états d’attaques de paniques donnant une vision déformée et dramatisée de l’insomnie et de ses effets. 
 
La mécanique du sommeil est relativement fragile si l’on en juge à la fréquence des insomnies qui touchent 25 à 45% de la population. De plus, la pandémie de COVID-19 ne fait que renforcer cette tendance en générant des inquiétudes pour sa santé et celles des proches, et de par le stress induit par les retombées socio-économiques (précarité, perte d’emploi, etc.) Sans compter la perturbation du rythme veille-sommeil et l'isolation sociale induite par le confinement. 
 
Dans le contexte actuel nous avons donc plus que jamais besoin de moyens de réduire le stress ambiant pour s’octroyer des moments de retour au calme facilitateurs de nuits paisibles. Penchons-nous sur quelques aspects de la méditation qui agissent favorablement sur le sommeil.
 
Mentionnons tout d’abord que la méditation de pleine conscience présente certaines similitudes avec le sommeil profond. En effet, tous deux agissent sur certaines hormones vitales (Hormones de croissance, DHEA, mélatonine) et réduisent le cortisol, hormone du stress. Tous deux se caractérisent également par l’installation d’un état hypométabolique soit une diminution de la dépense énergétique. Le sommeil s'accompagne d’une baisse de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle et du rythme respiratoire et plus globalement du métabolisme de base. Un phénomène semblable appelé réponse de relaxation se produit lorsqu’une personne concentre son attention sur son souffle en lâchant tout le reste. Son corps évolue progressivement vers un état de profonde détente musculaire tout en gardant un esprit éveillé et alerte. Un ensemble de phénomènes physiologiques (dont baisse de la consommation d’oxygène et de l’élimination du CO2, baisse du rythme respiratoire) surviennent alors dont certains évoquent l’état de sommeil profond. 
 
Chez des méditants avancés on observe un sommeil de meilleure qualité (augmentation de la mélatonine, allongement du sommeil à ondes lentes avec des ondes alpha-thêta plus prononcées) et une architecture du sommeil qui ressemble à celle de sujets jeunes non méditants comme si le vieillissement les avait épargnés grâce à une plasticité cérébrale induite (Nagendra et al., 2012). Les pratiquant expérimentés parviennent à contrôler leur système nerveux sympathique pour installer un état hypométabolique éveillé à dominance parasympathique d’un type bien particulier et très bénéfique, que l'on retrouvent chez certains animaux (par ex. l'ours) lors de l'hibernation. Il peut même se produire des moments de pauses respiratoires qui accompagnent un vécu d’états de pure conscience (Young, 1998). 
 
La méditation, notamment au niveau de la réduction du stress qu’elle induit, présente donc de multiples effets régulateurs sur la physiologie (système nerveux, hormonal, cardiovasculaire), le comportement et le sommeil en particulier. Le lâcher prise, l’acceptation, la respiration lente et le focus sur les sensations corporelles facilitent l’endormissement et calme l’anxiété lors des réveils nocturnes. En cas d’insomnie persistante, elle complétera favorablement le recours au traitement de choix pour ce trouble qu’est la thérapie cognitivo-comportementale contre l’insomnie (TCC-I) plus efficace que les médicaments hypnotiques et sans effets secondaires.
1 Commentaire

Intégrer la crise et conscientiser notre interdépendance fondamentale

8/24/2020

2 Commentaires

 
Photo
​La pandémie de COVID-19 nous a fait traverser depuis la mi-mars une période trouble imprégnée par la crainte de contracter ou de transmettre le virus. Nous avons été contraint d’adopter des mesures drastiques qui bien qu’utiles pour sauver des vies pouvaient à certains égards contredire notre humanité, notamment dans le besoin de contact et de proximité avec autrui. Les plus vulnérables ont payé le prix fort: les précaires ont vu leurs difficultés matérielles s’aggraver et pour les âgés la privation de l’accès aux proches a été source d’anxiété et de dépression. Cette crise nous a fait sentir l’enjeu autour des valeurs humaines que nous pourrions perdre si une telle situation devait se reproduire. Or cette crise est sans doute peu de chose face aux désastres écologiques qui nous attendent si nous n’opérons pas un changement radical de modèle de société (cf. collapsologie, une approche qui s’intéresse à l’effondrement possible de notre civilisation). 

Dans ce sens malgré son impact dévastateur cette crise pourrait néanmoins avoir des côtés bénéfiques si il elle parvenait à nous ouvrir les yeux sur les enjeux qui nous attendent. C’est le propre de la crise de contenir une opportunité de transformation, comme l’indique le mot chinois “crise” composé de deux idéogrammes signifiant à la fois “danger” et “opportunité”. 

A l’échelon individuel cette pandémie a eu en effet l’avantage de chambouler nos habitudes, de déplacer nos repères, ce qui a pu nous amener à revisiter des certitudes, découvrir de nouveaux possibles et vivre notre vie différemment. La baisse de productivité générale et le ralentissement de notre rythme de vie nous aura peut-être permis d’être plus disponibles pour nos proches, de prendre soin de soi, de prendre le temps pour de nouvelles activités, ou d'approfondir notre méditation. Elle nous aura aussi fait réfléchir sur notre rapport abusif au monde vivant pour éviter un retour à l’”anormalité”.  

De part ses répercussions multiples et planétaires, cette crise nous fait réaliser l’interdépendance de toutes choses, notion centrale dans le bouddhisme, éclipsée dans notre monde occidental par la survalorisation de l'indépendance et la montée de l’individualisme. L’exacerbation de l’égo qui en découle fait naître un sentiment de séparation, de coupure entre soi et le reste du monde, jusqu’à nous rendre étranger à cette nature dont nous sommes le fruit. 

Renouer avec l’interdépendance nous rappelle l’unité de toutes choses, nos racines premières. Elle nous montre qu’étant reliés aux autres et au monde, nos actions, nos paroles, nos pensées influencent le monde, ce qui nous responsabilise pour agir de façon constructive (Manouvrier, 2015). Comme préparation à l’action la méditation nous offre une pratique de recentrement qui développe notre discernement, qualité essentielle en cette période d’incertitude, de désorientation qui nous disperse et génère de l’anxiété. Elle nous aidera ainsi à imaginer la transition vers un monde viable pour tous.


2 Commentaires

Méditer pour s’élever vers une conscience écologique

3/10/2020

1 Commentaire

 
Photo

​Lorsqu’on prend un moment méditatif de pleine conscience pour s’abstraire du tumulte du quotidien, on se donne l’opportunité d’accueillir, de reconnaître, de se relier à ce que l’on vit, ce que l’on sent, ce que l’on est, pour ensuite s’élever grâce au lâcher-prise et à la pleine acceptation. La méditation nous invite à ce double mouvement de l'accueil lucide et de l'abandon. Renoncer à s'agripper aux contenus de notre existence, les laisser aller et venir, fait de la place en nous pour un sentiment de paix qui pointe vers la dimension essentielle de notre existence. 


Chacun sait combien il est aidant de parvenir à prendre de la distance, du recul face aux événements difficiles qui nous arrivent. Cette sagesse populaire nous invite à ne pas nous laisser réduire, absorber par les difficultés et à garder à l’esprit qu’ il y a en nous quelque chose de plus grand que les malheurs qui nous arrivent. 

Le philosophe stoïcien et empereur romain Marc Aurèle avait déjà en son temps imaginé un exercice spirituel dénommé la “vision d’en haut” permettant de relativiser sa propre importance en changeant radicalement de point de vue. Embrasser la totalité de la réalité pour aller vers un point de vue universel, objectif sur soi et le monde. 
Cela se concrétise en réalisant notre insignifiance temporelle face à l’éternité du temps ou en resituant toutes choses dans l’immensité de l’univers (ref.). La méditation pourrait se rapprocher de cet exercice spirituel quand elle nous donne accès à la profondeur de notre existence en nous faisant quitter le superflu et le superficiel qui envahit nos vies.

Ce recul et cette élévation sont d’autant plus importants à cultiver que leur absence nous mènera peut-être à notre perte. C’est à une conclusion apparentée qu’aboutit Sébastien Bohler, auteur du Bug humain, situant la cause majeure de notre incapacité à gérer la crise écologique dans les mécanismes archaïques de notre cerveau. Notre cerveau est fortement influencé par un circuit de la récompense (dont le striatum) qui nous pousse à vouloir toujours plus. Si au paléolithique une telle structure cérébrale a permis de survivre dans un environnement raréfié en nous focalisant sur le court terme, dans la société d’abondance d'aujourd’hui elle met en péril les individus et leur environnement. L’homme se comporte face à son environnement comme l’addict face à l'objet convoité (drogues, sexe, nourriture, etc.), il est incapable de percevoir le profit à long terme et le sacrifie pour le plaisir immédiat (biais décisionnel de la dévalorisation temporelle).

De ce point de vue la méditation de pleine conscience apparaît comme une solution pour retrouver un sens de la durée et élever son niveau de conscience global. Tout comme la thérapie basée sur la pleine conscience aide les addicts à se libérer de l’emprise du besoin immédiat et à redonner de la valeur aux conséquences à long terme, elle pourrait aussi apporter à l’homme la clairvoyance nécessaire à se projeter véritablement dans le futur et à percevoir l’urgence des risques écologiques à venir...
1 Commentaire

Être là et se sentir exister

12/30/2019

1 Commentaire

 
Photo
Le sentiment d’exister constitue une donnée tellement évidente de notre être au monde qu’il peut sembler superflu voire étrange de lui porter une attention particulière. En effet ce sentiment nous accompagne au quotidien et on y est tellement habitué qu’on finit par l’oublier. 

Néanmoins pour évident qu’il soit, ce sentiment d’exister n’est pas si facile à percevoir car il demande de suspendre tout ce qui nous habite, nous hante ou nous réjouit pour se laisser saisir par le ressenti du moment présent et s’ouvrir à ce qui nous dépasse. Se sentir exister c’est faire abstraction de tous nos contenus de pensée, nos passions, nos craintes, nos activités, pour contempler ce qui est là et s’y abandonner. Nous nous livrons à cet exercice durant la pratique méditative, mais aussi de façon spontanée face au spectacle d’une nature sublime.

La contemplation de la nature se prête particulièrement bien à cette expérience. Le vécu sensoriel et esthétique d’un levé de soleil, de l’immensité d’un massif enneigé ou du mystère d’un ciel étoilé nous remplit d’un sentiment d’appartenance, de communion voire de fusion avec le monde autour de nous. C’est ce qu’évoque ci-dessus Le Voyageur contemplant une mer de nuages du peintre romantique allemand Caspar David Friedrich (1818). 

Ainsi le sentiment d’exister, loin d’être tourné sur sa propre individualité, la dépasse et la transcende largement. On retrouve du reste cette idée dans l'étymologie du terme exister en latin exsistere, soit ex + sistere, « sortir de », « se manifester, se montrer », soit une sortie de soi-même vers le monde (réf. a, b). 

On peut trouver quelques similitudes entre le les traditions non-dualistes du bouddhisme et le mouvement littéraire et artistique du romantisme (fin du XVIIIe et première moitié du xixe siècle). Précurseur de ce mouvement Rousseau dans Les rêveries du promeneur solitaire exprime un rapport à la nature offrant des occasions d’extase prenant forme de fusion avec l’univers, dans laquelle il s’oublie lui-même pour pleinement s’identifier avec la nature, se fondre en elle, accédant au refuge de la “mère commune”. 

Il relate également dans la 2ème rêverie un accident avec perte de connaissance qui lui fait palper agréablement au retour à soi un sentiment d’existence à l’état brute. Plongé intensément quelques instants dans le moment présent suite à la perte de mémoire, il fera de cette expérience celle du plus grand calme jamais vécu (réf.). 

Dans d’autres épisodes il relate la plénitude de l’expérience sensorielle de la contemplation du lac de Bienne et de l’écoute du bruit de l’eau des vagues. De telles expériences le mènent à la jouissance parfaite du sentiment d’existence qu’il assimile au bonheur parfait.

De tels moments privilégiés qui nous font apprécier le fait même de vivre partagent avec la méditation ce rapport direct au monde simple et limpide. Les pensées deviennent superflues, la conscience sensorielle passe au premier plan. De retour à la vie active ils laissent le souvenir d’un socle stable offrant une certaine assise pour poursuivre son chemin de vie.
1 Commentaire

Reconnaître ce qui gouverne notre esprit

10/11/2019

0 Commentaires

 
Photo

​​La pratique de la pleine conscience, dans sa dimension spirituelle, est un moyen de revenir à l’essentiel en s’abandonnant à ce qui nous dépasse et en abaissant les barrières entre soi et le monde. Cette tendance à vouloir dépasser les frontières du moi, à transcender l’égo constitue un besoin fondamental de l’homme. 
 
Différents penseurs l’attestent, dont le psychiatre hongrois devenu américain Andras Angyal (1902-1960) qui fait état dans sa théorie de deux aspects de base du développement de la personnalité: la quête de l’auto-détermination (autonomie) et l’abandon de soi (homonomie). Un déséquilibre entre ces deux dimensions sera source de pathologie. 
Dans sa quête d’auto-détermination l’homme cherche à contrôler son environnement et à agir sur le monde au lieu de réagir passivement aux événements. Sa vie durant il luttera pour s’affirmer, être dans la maîtrise et conquérir sa liberté. L’autre aspect fondamental de sa personnalité, l’abandon de soi,  est de nature très différente puisqu’il exprime le besoin de trouver sa place dans une unité plus grande que lui qui peut prendre la forme d’un groupe social (couple, famille, clan, nation), d’une cause ou de la cohérence de l’Univers (Angyal, 1951). Angyal nomme amour la force qui pousse tout individu vers un tout supra ordonné dont il se sent être une partie. 
 
Dans une certaine mesure la pratique de la méditation de pleine conscience nous fait osciller entre les deux postures de l’affirmation de soi et de l’oubli de soi. Si c’est la seconde posture qui est recherchée en ce que l’amour bienveillant qu’elle déploie tend à dissoudre l’égo et à nous réunir avec notre matrice cosmique originelle, force est de constater que la première posture occupe bien souvent la majeure partie du temps méditatif. On le constate à travers le défilement de la multitude d’images, de pensées et de sentiments mettant en scène un égo qui vise à maîtriser son environnement et accroître sa liberté en planifiant, anticipant et simulant la réalité afin de trouver les meilleures issues possible. 
 
Cette suractivité de l’égo et des pensées qu’il fabrique constamment reflète le fait qu’à l’état de veille notre cerveau ne connaît jamais de repos, même quand nous sommes inactifs. Ce travail de l’égo prend tellement de place qu’il impose ses pensées, souvent malgré nous, allant jusqu’à nous déconnecter de notre activité présente. Des études neuroscientifiques ont montré qu’au fil d’une journée notre esprit est pour une moitié du temps captif de pensées dépourvues de liens avec l’activité du moment présent. Notre esprit est alors en proie au vagabondage mental et nous aurions même tendance à être moins heureux dans ces moments que lorsque nos pensées et nos actions sont alignées. Quand l’esprit vagabonde nous ne choisissons pas vraiment ce à quoi l’on pense, nos pensées viennent d’on ne sait d’où et nous les subissons plus que nous les dirigeons. Cet état ne requiert aucun effort d’attention, il apparaît souvent durant des moments de pause, d’inactivité, juste avant l’endormissement et à fortiori durant la pratique méditative. Car bien que la méditation vise l’opposé du vagabondage mental, à savoir se relier au vécu du moment présent, elle n’en échappe pas moins aux lois tant de notre égo que de son corrélat neurophysiologique qui sans cesse nous ramènent à nos expériences passées et nous projette dans le futur. 
 
Au début des années 2000 des neuroscientifiques (Reichle 2001, Greicius, 2003) découvrent que lorsque le cerveau est au repos, ou non engagé dans une tâche, un vagabondage mental s’installe reposant sur un réseau neuronal spécifique baptisé réseau du mode par défaut. Ce réseau consiste en un ensemble de régions cérébrales inter reliées qui s’activent particulièrement lorsqu’on laisse l’esprit libre ce qui nous amène à penser spontanément à soi-même, aux relations sociales ou au passé et futur. Ce type de fonctionnement automatique remplit des fonctions adaptatives importantes en termes de créativité, de résolution de problèmes, de planification et de réflexion sur ses émotions et celles des autres en adoptant leur point de vue. 
 
Toutefois cette activité spontanée de l’esprit peut également avoir des conséquences négatives tant au niveau de notre attention que de nos émotions.
Notre capacité d’attention peut en effet être mise à mal lorsque notre esprit s’égare alors qu’on devrait rester présent et attentif comme lors d’une discussion ou lors de l'accomplissement d’une tâche importante. Le phénomène est par ailleurs amplifié par le manque d’investissement ou un sentiment d’ennui. Notre attention est alors perturbée et nous rend moins disponibles aux autres, moins engagés et moins productifs. Nous éprouvons alors une forme de dissociation entre nos actions et nos pensées. 
Ces moments de vagabondage mental intempestifs peuvent aussi devenir problématiques en faisant le lit d’émotions négatives. Du fait de leur caractère automatique et auto-généré, les contenus de pensée douloureux peuvent persister et prendre la forme de rumination. Nous subissons alors les inquiétudes, les regrets, les auto-critiques qui nous envahissent et nous mettent sous stress. C’est pourquoi on trouve une augmentation du vagabondage en lien avec une suractivité du réseau du mode par défaut chez les personnes souffrant de dépression (Konjedi et al, 2017). 
 
Or c’est justement au niveau des conséquences négatives et des effets disruptifs du vagabondage mental que l’entraînement méditatif va agir. Apprendre à être témoin de ses propres phénomènes mentaux sans y réagir et développer une métaconscience nous permet de mieux percevoir ce qui gouverne notre esprit et nous donne les clefs de son apaisement.

0 Commentaires

La pleine conscience : disposition humaine de base ou compétence à acquérir ?

4/11/2019

1 Commentaire

 
Photo

​Pour évaluer les effets de la méditation de pleine conscience, les scientifiques ont mis au point des outils sous forme de questionnaires, permettant de détailler les composantes de l’attitude mindfulness, définie comme le fait d’être attentif à l’expérience du moment présent et de l’accepter telle qu’elle est (Kabat-Zinn, 1994).   
Ces outils ont permis de montrer les effets positifs de la pleine conscience sur de nombreux symptômes psychiques, notamment anxiété, dépression, de même que sur le sentiment de bien-être.
 
Voici les cinq facettes de l’expérience de la pleine conscience, illustrées par un item du questionnaire le plus utilisé (FFMQ) dans le domaine :
 
Observer : Je prête attention aux sensations, comme le vent dans mes cheveux ou le soleil sur mon visage.
Décrire : Je peux habituellement décrire la manière dont je me sens au moment présent avec des détails considérables.
Agir en pleine conscience : Quand je fais quelque chose, mon esprit s’égare et je suis facilement distrait(e). (réponse négative).
Non réactivité aux événements intérieurs : Je perçois mes émotions et sentiments sans devoir y réagir.
Non jugement : Je me dis que je ne devrais pas penser de la manière dont je pense. (réponse négative).
 
Ces instruments ont surtout été utilisés pour évaluer les effets de l'entraînement à la mindfulness, mais en les faisant passer à des groupes contrôle on s’est aperçu que certaines personnes possédaient déjà ces qualités alors qu’elles n’avaient ni pratique ni connaissance de la méditation ! Ces personnes rapportaient par ailleurs moins de symptômes psychiatriques (inquiétudes, ruminations, alexithymie) et moins de douleurs, soit des caractéristiques globalement semblables aux personnes qui ont reçu un entraînement à la pleine conscience.
Les chercheurs ont ainsi exploré ce champ de la mindfulness dispositionnelle (en opposition à celle acquise par la pratique) pour en cerner les caractéristiques. Une récente étude neuroscientifique (Harrisson et al. 2018) a montré une association entre une mindfulness dispositionnelle importante et une réactivité à la douleur amoindrie (seuil de douleur plus élevé) ainsi qu’une tendance à moins la dramatiser. Ainsi le processus de la pleine conscience s’avère bénéfique pour la gestion de la douleur dans la mesure où l’attention sera placée sur la diversité des aspects sensoriels de l’expérience facilitant le désengagement des ruminations dramatisantes qui amplifient et prolongent la douleur.
 
Ainsi la pleine conscience peut être envisagée à la fois comme une qualité humaine positive de base, une disposition durable à l’image d’un trait de personnalité plus ou moins développé selon les individus, et comme un ensemble de compétences à acquérir à travers la pratique de la pleine conscience.
1 Commentaire

Comprendre la voie paradoxale de l’accomplissement de soi et échapper au burnout

1/17/2019

0 Commentaires

 
    Deviens ce que tu es. Fais ce que toi seul peut faire.
                                                                                                                   Friedrich Nietzsche
Photo

​Accomplissement de soi:  un besoin fondamental de l’homme
Dans le langage courant dire d’une personne qu’elle est accomplie sous-entend qu’elle a trouvé la voie dans laquelle elle se réalise pleinement et qu’elle peut y donner le meilleur d’elle-même. Il en découle un sentiment d’harmonie tant avec elle-même qu’avec le monde dans lequel elle vit. Mais avant tout vouloir se réaliser, s’accomplir suppose de reconnaître que nous avons un potentiel, un ensemble de possibilités qui nous habitent et qui cherchent à se manifester à travers nos envies, nos désirs et nos projets.  S’accomplir revient en somme à devenir qui nous sommes vraiment, à exprimer notre nature profonde, ce pour quoi on est fait.

Cette disposition à progresser a été considérée par Maslow (1970) comme un des besoins fondamentaux de l’homme et l’a placé au sommet de sa célèbre pyramide. Cette classification hiérarchique des besoins fondamentaux comporte cinq catégories emboîtées: physiologiques > sécurité > appartenance > estime > accomplissement de soi. Chaque besoin doit être satisfait pour permettre la satisfaction sur l’échelon supérieur. Le besoin d’accomplissement de soi se différencie des quatre autres besoins en ce que ceux-ci sont activés par une carence, alors que le besoin d’auto-accomplissement est orienté vers le positif et la croissance. A la différence de l’animal, l’homme ne peut se contenter de la satisfaction de ses besoins de base tournés vers la survie. L’homme apprend, progresse et se développe tout au long de son existence; il en voit les manifestations dans son action sur le monde à travers son travail ou ses loisirs. Au fil de son existence l’homme actualise son potentiel.

Notre société compromet le besoin d’accomplissement de soi.
Plus on s’élève dans cette hiérarchie des besoins, plus ceux-ci sont imprégnés de sens et deviennent le propre de l’homme, or c’est justement ceux-ci qui sont mis à mal dans notre société d’abondance. Alors que les besoins matériels  (se nourrir, dormir, se chauffer, se vêtir, etc.) y sont largement couverts, les besoins d’appartenance, d’estime et d’accomplissement le sont beaucoup moins. Alors que la prospérité des sociétés occidentales augmentent, l’épanouissement des personnes a régressé depuis les années 60 si l’on en juge au taux de dépression multiplié par dix jusqu’à aujourd’hui. On peut y voir une conséquence des principes qui la gouvernent: individualisme, quête de performance et de rentabilité qui isolent et fragilisent les personnes.
En France une étude récente sur les conditions de travail montre que 22% des actifs présentent une détresse psychique et le facteur le plus nocif est le fait de ne pas réussir à concilier vie professionnelle et vie privée. Idem en Suisse, un actif sur quatre est stressé au travail et se sent épuisé. Le fléau du burnout signe alors l’effondrement du sentiment d’accomplissement de soi au travail, une des trois dimensions du syndrome avec l’épuisement émotionnel et la déshumanisation des relations (Maslach et al. 1981).

Apport de la pleine conscience
Si la réalisation de soi va de paire avec l'action sur le monde, en quoi son opposé la contemplation pourrait-elle aussi nous y conduire?
Celles-ci va nous aider à dépasser certains obstacles survenant sur le chemin de l'auto-accomplissement, tels que l'obsession du résultat et de la performance ou la poursuite d’un but imposé de l’extérieur.

Concernant la quête de réussite à tout prix qui entraîne stress et rigidité, la méditation nous place dans une attitude inverse de non attente qui viendra contrebalancer une tendance à verser dans l’activisme source d’épuisement. S'essayer, lors de moments privilégiés que l’on s’offre, à ne viser plus aucun but, à abandonner toute attente, nous apprend à adopter une attitude générale non pas de résignation mais d'engagement apaisé dans l'ouverture à soi et au monde.

Il est également très bénéfique de revoir son positionnement face aux objectifs. Si l’objectif est envisagé dans un rapport d'agrippement, c’est-à-dire en le laissant exercer une force tyrannique sur nous-même à travers notre désir de l’atteindre coûte que coûte, alors nous risquons non seulement l’épuisement mais aussi de ne plus vivre suffisamment au présent. C’est pourquoi Ben-Shahar dans son Apprentissage du bonheur (2008) suggère de considérer le but non pas comme une fin en soi mais comme un moyen qui, en nous donnant un cap, libère notre esprit et nous permet de jouir du moment présent. Cela revient à redonner de l’importance et du sens à la richesse du chemin à parcourir et y trouver du plaisir indépendamment de l’atteinte de l’objectif final.

Méditer nous relie aussi à notre intuition, laisse émerger les forces de vie et d’autorégulation propres à nos processus psycho-corporels si complexes. Ce recueillement peut ainsi nous amener à mieux percevoir l’adéquation des buts que l’on se donne. Sont-ils imposés de l’extérieur à travers un sentiment de loyauté familiale ou un besoin exacerbé de reconnaissance sociale ? Cette clairvoyance nous indiquera dans quelle mesure nos buts nous appartiennent pleinement ou non et au besoin d’y renoncer.

Embrasser le paradoxe de l’accomplissement de soi
Chaque vie est comme une oeuvre à accomplir dont nous sommes les inlassables créateurs au quotidien en réponse aux désirs qui nous animent.
Cette création unique gagne à se nourrir aux deux sources fondamentales pourtant opposées que sont l’action et la contemplation.
L’action se déploie dans la temporalité, elle anticipe et vise un objectif futur. Elle repose sur une force de vie qui nous pousse à accomplir des activités qui en retour nous révèlent à nous-même. La contemplation permet de laisser émerger des aspects du soi qui nous dépassent et qui élargissent la vision forcément restreinte de l’égo auto-centré. Nos buts prennent alors une autre coloration grâce au lâcher-prise.
Ces deux postures existentielles obéissent à des logiques différentes mais n’en sont pas moins complémentaires à l’image de l’alternance du jour (activité) et de la nuit (repos) qui rythment nos vies.
0 Commentaires
<<Page précédente

    Auteur

    Dr Jean-François Briefer
    Psychologue
    Spécialiste en psychothérapie FSP

    Inscription newsletter

    Archives

    Décembre 2021
    Mai 2021
    Avril 2021
    Janvier 2021
    Août 2020
    Mars 2020
    Décembre 2019
    Octobre 2019
    Avril 2019
    Janvier 2019
    Août 2018
    Avril 2018
    Décembre 2017
    Octobre 2017
    Septembre 2017
    Mars 2017
    Octobre 2016
    Avril 2016
    Janvier 2016
    Novembre 2015
    Juin 2015
    Février 2015
    Novembre 2013
    Septembre 2013
    Juillet 2013
    Juin 2013
    Mars 2012
    Octobre 2011

    Catégories

    Tous
    Accomplissement De Soi
    Addiction
    Atman
    Attention
    Autocritique
    Burnout
    Cohérence Cardiaque
    Compassion
    Conférence
    COVID-19
    Créativité
    Dépression
    Douleur
    Ego
    émotions
    Epistémologie
    état Modifié De Conscience
    Flexibilité Cognitive
    Imagerie
    Métacognition
    Mindfulness Dispositionnelle
    Nature De Bouddha
    Non Dualité
    Ouverture Mentale
    Personnalité
    Pleine Conscience
    Romantisme
    Saisie Identitaire
    Société
    Soi
    Sommeil
    Stress
    Subjectivité - Objectivité
    Transcendance

    Flux RSS

Photo

Centre de Ressources Psychologiques ​

S'INSCRIRE À LA NEWSLETTER

© Dr Jean-François BRIEFER
[email protected]       Tél: 
079 389 06 22 

Mention légale
​English spoken

  • ACCUEIL
  • Nos offres
    • Psychothérapie
    • PREVENTION DU STRESS
    • FORMATIONS
  • Mindfulness
    • Gestion du stress
    • Gestion des émotions (Niveau 2)
    • Témoignages
    • TELECHARGER
  • À Propos
    • Equipe
    • Presse
    • Stress >
      • Info stress
    • LIENS
    • Déclaration de protection des données
    • MENTION LEGALE
  • BLOG
  • CONTACT