Pour évaluer les effets de la méditation de pleine conscience, les scientifiques ont mis au point des outils sous forme de questionnaires, permettant de détailler les composantes de l’attitude mindfulness, définie comme le fait d’être attentif à l’expérience du moment présent et de l’accepter telle qu’elle est (Kabat-Zinn, 1994).
Ces outils ont permis de montrer les effets positifs de la pleine conscience sur de nombreux symptômes psychiques, notamment anxiété, dépression, de même que sur le sentiment de bien-être.
Voici les cinq facettes de l’expérience de la pleine conscience, illustrées par un item du questionnaire le plus utilisé (FFMQ) dans le domaine :
Observer : Je prête attention aux sensations, comme le vent dans mes cheveux ou le soleil sur mon visage.
Décrire : Je peux habituellement décrire la manière dont je me sens au moment présent avec des détails considérables.
Agir en pleine conscience : Quand je fais quelque chose, mon esprit s’égare et je suis facilement distrait(e). (réponse négative).
Non réactivité aux événements intérieurs : Je perçois mes émotions et sentiments sans devoir y réagir.
Non jugement : Je me dis que je ne devrais pas penser de la manière dont je pense. (réponse négative).
Ces instruments ont surtout été utilisés pour évaluer les effets de l'entraînement à la mindfulness, mais en les faisant passer à des groupes contrôle on s’est aperçu que certaines personnes possédaient déjà ces qualités alors qu’elles n’avaient ni pratique ni connaissance de la méditation ! Ces personnes rapportaient par ailleurs moins de symptômes psychiatriques (inquiétudes, ruminations, alexithymie) et moins de douleurs, soit des caractéristiques globalement semblables aux personnes qui ont reçu un entraînement à la pleine conscience.
Les chercheurs ont ainsi exploré ce champ de la mindfulness dispositionnelle (en opposition à celle acquise par la pratique) pour en cerner les caractéristiques. Une récente étude neuroscientifique (Harrisson et al. 2018) a montré une association entre une mindfulness dispositionnelle importante et une réactivité à la douleur amoindrie (seuil de douleur plus élevé) ainsi qu’une tendance à moins la dramatiser. Ainsi le processus de la pleine conscience s’avère bénéfique pour la gestion de la douleur dans la mesure où l’attention sera placée sur la diversité des aspects sensoriels de l’expérience facilitant le désengagement des ruminations dramatisantes qui amplifient et prolongent la douleur.
Ainsi la pleine conscience peut être envisagée à la fois comme une qualité humaine positive de base, une disposition durable à l’image d’un trait de personnalité plus ou moins développé selon les individus, et comme un ensemble de compétences à acquérir à travers la pratique de la pleine conscience.