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S'ouvrir au delà de l'égo

8/12/2018

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    Vous vous limitez en vous définissant par la pensée.
                                                                                                                          Eckhart Tolle
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La reprise est déjà là et pour beaucoup nous laissons derrière nous voyages et découvertes avec leur lot de dépaysements et de moments de détente. Le retour au connu des diverses tâches et obligations qui nous incombent peut susciter une impression de routine et de répétition doublé de la nostalgie de la suspension des contraintes propre aux vacances.
Dans un tel contexte de retour à notre réalité quotidienne quelle place donne-t-on à la pratique méditative ?
On pourrait être tenté d’y trouver un échappatoire aux frustrations de toutes sortes qui ne manquent pas de se manifester dans ce retour à la vie active. Toutefois nous savons bien que la méditation n’est pas une pratique du bien-être, puisqu’elle nous place face une réalité qu’il s’agit d’abord de reconnaître, puis d’accepter, d’apprivoiser pour ultimement se libérer des voiles obscurcissant de notre mental.
La réalité que rencontre le méditant dans sa pratique n’est pas monolithique, en effet il n’y a  jamais deux méditations identiques. Pourtant le méditant peut avoir l’impression que l’ennui et la lassitude s’y installent et qu’à force de vouloir suivre son souffle il finit par s’essouffler… Pour d’autres à l’inverse ce sera le foisonnement des pensées qui donnera un troublant sentiment de dispersion et mènera à un vécu d’impuissance…
Ces réactions sont autant de manifestations de l’égo qui cherche à exister coûte que coûte par l’intermédiaire d’une certaine catégorie de pensées et d’affects. Ces manifestations représentent une sorte de membrane - écran sur laquelle viendraient se projeter des contenus mentaux vagues ou organisés, agréables ou désagréables. Ces réactions permettent au moi de se délimiter du monde qui l’entoure et de s’installer dans une dualité à certains égards rassurante.
Dès lors quel est le statut de l’égo dans la pratique méditative? Son statut est manifestement limitant puisqu'il tend à nous couper de la richesse et de l'étendue de l’expérience. L'égo nous fait oublier la dimension de l’être essentiel ou de l’âme en nous, que Mathieux Ricard nomme la nature fondamentale, non-duelle et lumineuse de la conscience.
Notre société individualiste et matérialiste nous pousse à penser que nous ne sommes rien de plus que notre moi individuel et il faut aller revisiter la sagesse des anciens pour sortir de cette ignorance. Pour Tragore (Sâdhanâ, 1913) le moi s’apparente à la coquille d’oeuf du poussin. Lorsqu’il brise l’isolement égocentrique dans lequel la coquille le maintenait, il peut découvrir le vaste univers tout autour de lui et vivre la liberté de l’air et de la lumière. L’homme qui parvient à dompter son égo trouve ainsi l’unité dans l’union parfaite avec le monde. Au contraire celui qui demeure enfermé dans l’égo reste dans l’ignorance et dans une forme de sommeil spirituel, poursuivi par les sentiments d'orgueil, d’envie et de cruauté liés aux buts égoïstes nous dit Tragore.
Ainsi le travail méditatif nous aide-il à rendre plus poreuse la membrane de l’égo essentiellement grâce au lâcher-prise bienveillant et à l’ancrage dans la réalité actuelle. Nul besoin de vouloir parvenir à un état supérieur, l’égo se dissout de lui-même dans l’instant présent permettant l’élargissement et l’ouverture vers l’extérieur (C. Trungpa, 1981; E. Tolle, 1997).
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Méditer pour revenir à l'essentiel

4/29/2018

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La méditation nous apprend elle aussi cette apaisante réconciliation avec la réalité. 
Nous ne sommes plus à distance, séparés, mais nous coïncidons avec ce qui est. 
Nous ne regardons plus l'oiseau, nous sommes l'espace où il se déploie.

                                                                                                                        Fabrice Midal            
 
Pourquoi méditer nous rapproche de l’essentiel ?
Il est paradoxal que nous ayons tant de peine à accomplir une chose pourtant si simple que s’asseoir et ne rien faire... A priori cela ne requiert aucune compétence particulière, pourtant pour beaucoup méditer est un véritable défi et les confronte à des difficultés considérables pouvant les amener à renoncer à la pratique.
Ces résistances à s’installer dans une posture d’abandon sont directement reliées aux injonctions de notre société consumériste qui tend à placer l’essentiel dans la course à la performance pour accumuler toujours plus de biens et d’argent.
Si ces injonctions à l’hyper productivité et l’hyper rentabilité atteignent des sommets aujourd’hui, elles ne sont que l’aboutissement d’une longue évolution dont l’origine peut être située dans le changement de rapport au monde (vidéo Jeûne et méditation) introduit par le passage du mode de vie des chasseurs-cueilleurs que nous avons été durant 2,5 millions d’années à la sédentarisation et l’agriculture il y a plus de 10’000 ans (fin du paléolithique).
Avec ce changement de mode de vie nous avons perdu un rapport de complémentarité avec la nature au profit d’un rapport de domination. Nous nous sommes différenciés de la nature pour la domestiquer et en devenir les maîtres, mais ce faisant non seulement nous avons perdu un lien privilégié avec elle, mais en plus nous sommes devenus étranger à une part essentielle de nous-mêmes qui fait notre humanité. Nous avons été en quelques sortes dénaturé.
Cette part essentielle de nous même a à voir avec une forme de sagesse intérieure, une forme de connaissance intuitive du monde qui nous permet d’y trouver une place juste. Cette sagesse se manifeste chez les chasseurs-cueilleurs (par ex. bushmen, inuit, pygmées) par une organisation sociale de type égalitaire dépourvue de violence, sans domination d’un groupe sur un autre. Ces sociétés sans hiérarchie pratiquent en effet une éducation pacifiste des enfants (Delanoë, 2017). Or avec l’apparition de l’agriculture, de l’élevage et de la sédentarisation on assiste à une montée en puissance de la violence et des guerres et au sein d’une même communauté se développe une scission entre classes dominantes et classes dominées. C’est aussi le début de l’instauration du châtiment corporel sur les enfants comme mode éducatif afin de leur inculquer la soumission à la hiérarchie, dès lors frapper les enfants deviendra la norme dans la quasi totalité des sociétés humaines.
Ainsi tout se passe comme si en cette fin du paléolithique nous avions perdu quelque chose de précieux et d’essentiel qui faisait partie de notre humanité naissante.
Dans un mouvement de dépouillement de tous nos artifices matériels et mentaux, méditer nous invite à renouer avec cette nature bonne (Lecomte, 2012) et vivifiante toujours présente en nous.
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Trois outils pour méditer

12/10/2017

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Rester en colère, c'est comme saisir un charbon ardent avec l'intention de le jeter sur quelqu'un ; c'est vous qui vous brûlez.

Bouddha
Voici trois outils ou trois piliers de notre méditation: un outils intellectuel, l’attention, un outils affectif, l’équanimité (régulation des émotions) et un outil éthique, la bienveillance. Ces trois dimensions sont intimement interconnectées.
L’attention constitue l’outil intellectuel de base de la pratique. Elle revêt deux formes qui renvoient à deux postures mentales: la concentration (shamata ou calme mental) et la présence attentive ouverte (vipashyana ou vision pénétrante).
La première forme, l’attention soutenue ou concentration, nous est familière puisque chacun l’utilise au quotidien pour rassembler ses forces mentales et accomplir diverses tâches. Dans la pratique le focus attentionnel sur les sensations corporelles éloigne les distractions multiples, nous recentre, nous pose, nous calme. Elle amène plus de clarté et de stabilité à l’esprit.
La seconde forme, la présence attentive ouverte est sans objet prédéterminé. Elle crée une connexion totale et directe avec tout ce qu’apporte l’existence (Sharon Salzberg, 2015). C’est une attention à tout ce qui surgit dans l’instant, pensées, émotions, sensations, mais elle va au delà de ces phénomènes pour en comprendre leur véritable nature ainsi que celle de notre esprit. Selon la philosophie bouddhiste elle mène à la connaissance suprême dépouillée des illusions.
Le second outils est l’équanimité, elle consiste à adopter une humeur égale face à toute expérience indépendamment de sa nature agréable, désagréable ou neutre. Appliquée aux personnes, cette attitude libre d’attachement et d’aversion, implique de rester impartial et aimant (et non pas indifférent) à l’égard de tous les êtres.
Cette attitude face au monde nous permet de réguler les émotions sans les laisser nous envahir. En relativisant l’importance de notre égo qui se démène pour saisir le plaisant et éviter le déplaisant, elle nous rend plus libre face au désir et à l’aversion, deux principaux obstacles à la méditation.
Qui ne souhaiterait pas traverser les tourments de la vie sans être emporté par les émotions douloureuses, mais sans pour autant perdre sa sensibilité? L’équanimité nous guide vers cet équilibre subtile entre le ressenti sensible, le concernement et la juste distance protectrice face aux situations déstabilisantes. Elle estompe l’égo qui se surimplique à son propre détriment.
Nous développons cette attitude dans notre méditation en explorant avec curiosité et amour tout ce qui apparaît dans notre champ de conscience, quelqu’en soit la couleur affective, instant après instant.

Le dernier outils de cette triade est la bienveillance ou  amour bienveillant, un autre ingrédient essentiel de la pleine conscience.
La bienveillance est une façon positive de se relier à soi et aux autres par l’ouverture du coeur. Elle représente la ligne directrice du travail de transformation intérieure qu’offre la méditation. C’est la voie de la sagesse, jour après jour devenir des êtres meilleurs.
La méditation offre un terrain d'entraînement pour exercer la bienveillance d’abord à l'égard de soi puis à l’égard de tous les autres. Cette bienveillance envers soi-même ne signifie pas complaisance ou laxisme, mais plutôt dans le cas de ses propres erreurs ou échecs de les regarder en face sans se les dissimuler ni s’enliser dans l’auto-reproche. En effet la bienveillance n’exclue pas la fermeté et l’affirmation. Ainsi la mère qui gronde son enfant qui traverse la route sans regarder est bienveillante à son égard.
Développer la bienveillance envers autrui est un antidote à la haine, la jalousie, l’avidité qui peuvent devenir des poisons mentaux et nous isolent des autres. Au contraire la bienveillance aide à faire place à des émotions positives, constructives. Elle constitue une force d’union qui nous habite tous, puisque par nature, nous aspirons tous à être heureux et à ne pas souffrir.
Enfin la bienveillance retentit directement sur la pratique en nous permettant de surmonter des obstacles tels que le découragement, le doute ou l'autocritique. Elle adoucit les frustrations de ne pas être maître de son esprit, de se laisser emporter par ses émotions. Elle nous aide à respecter notre propre rythme et nos limites.
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Alimentation, mode de vie et pleine conscience

10/4/2017

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Résumé augmenté de la vidéo:
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​Présentation de l'évolution du mode de vie de l'homme avec le passage du mode chasseur-cueilleur à l'agriculture (du paléolithique au néolithique). Avec la sédentarisation l'homme voit sa mobilité diminuer de même que sa sensorialité et son attention (outils de survie primordiaux dans la nature), un recul pour les capacités de pleine conscience. 
Le mode de vie du chasseur-cueilleur est particulièrement sain, les populations actuelles d’amazonie montrent une absence des maux qui frappent nos sociétés: diabète type 2, hypertension, obésité, syndrome métabolique, etc. Quel est le secret de leur bonne santé? 
Une première raison est liée au fait qu’il bouge beaucoup mais cela vient aussi et surtout de leur mode d’alimentation. Les repas ne se font pas à heures fixes et dépendent de la chasse. L’homme pouvait rester des jours sans manger sans difficultés. Nous avons perdu cette capacité car nous sommes devenus dépendant du glycogène. Avec l’agriculture l’alimentation est devenu riche en hydrates de carbone, que le corps converti en glycogène ou qu’il stocke sous forme de graisse. Lorsque nos réserves de glycogène sont épuisées nous éprouvons une faim impérieuse et mangeons pour les reconstituer.
Le chasseur-cueilleur ne connaissait pas cette dépendance car lorsque ses réserves de glycogène étaient épuisées il passait à l’utilisation des graisse comme source d’énergie, ce que nous ne savons plus faire en raison de nos 3 repas par jour réguliers. 
Pourtant parvenir à tirer son énergie des graisses est fondamental pour l’équilibre physiologique, ne serait-ce que pour éviter qu’elles s’accumulent dans l’organisme aux endroits indésirables (viscères, vaisseaux sanguins), mais aussi pour de nombreuses autres raisons (voir plus loin). 
Il existe un moyen de retrouver cette capacité, c’est le jeûne intermittent. Ce jeûne consiste à favoriser une période de repos complet pour le système digestif d’au minimum 16h, ce qui revient à sauter un repas, par exemple le petit-déjeuner et manger le premier repas à midi ou même plus tard (plus le repos est long, mieux c’est pour le corps). Puis on mange sur les 8h restantes. C’est le mode 16/8, qu’on peut pousser à 20/4.
Les bénéfices pour l’organisme sont multiples, notamment baisse de la tension artérielle, de la glycémie, de l'artériosclérose, augmentation de l’hormone de croissance (préserve la masse musculaire) et de la sensibilité à l'insuline. Par ailleurs la combustion des graisses développe des corps cétoniques, une métabolite qui amène une énergie bénéfique au cerveau.

Jean-François Briefer, PhD
Info: www.ressourcespsychologiques.ch

Les bénéfices du jeûne intermittent en résumé :
source: https://www.dietdoctor.com

• Improved mental clarity and concentration
• Weight and body fat loss
• Lowered blood insulin and sugar levels
• Reversal of type 2 diabetes
• Increased energy
• Improved fat burning
• Increased growth hormone
• Lowered blood cholesterol
• Prevention of Alzheimer’s disease (potential)
• Longer life (potential)
• Activation of cellular cleansing (potential) by stimulating autophagy 
• Reduction of inflammation.
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Méditer face au vide

9/24/2017

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La vacuité est la réponse ultime.
Bouddha


Lorsque l’on s’initie à la méditation, on constate rapidement que notre esprit est productif en quasi permanence, au même titre que le flux de pensées qui nous accompagne au fil de nos journées et qui empêche une véritable et entière présence au monde. Un état mental qui faisait dire à 
Gurdjeff que l’homme dans son état de veille habituel, est un être en sommeil qui n’atteint pratiquement jamais la conscience et que ses pensées et émotions ne sont que des réactions automatiques inconscientes, d’où l’importance du travail méditatif pour parvenir à la pleine conscience. Ainsi la plupart du temps nous sommes plus face à un trop plein qu’à un vide… En effet tout se passe comme si habiter pleinement le moment présent était contraire à notre tendance spontanée qui consiste à se projeter ailleurs en permanence. Nous poursuivent toutes ces ramifications de notre ego qui s’entremêlent avec le monde extérieur, nous laissant si peu de répit, telle une toile d’araignée dont nous serions à la fois l’auteur et la victime...

Parler de vide sur un plan spatial peut évoquer l’idée de vertige, la peur de tomber, de s’y perdre, n’y a-t-il pas ici une analogie avec le plan de la vie intérieure ? Être confronté au vide peut alors faire craindre le surgissement d’éléments inattendus, redoutés, refoulés, de notre côté obscur, tout ce que nous fuyons en nous. Ne restons-nous pas toujours dans une certaine mesure un étranger à nous même ? Méditer est une invitation à développer avec soi-même un rapport d’amitié tant avec les aspects lumineux qu’avec les parties les plus sombres. Ceci  peut demander un certain courage pour regarder de l’autre côté du voile… Dans ce sens la méditation nous apprend à nous apprivoiser nous-même pour aller vers une plus grande unité de soi. Elle facilite ce que K. G. Jung nommait le processus d’individuation, soit le cheminement vers la réalisation de soi.

Que ces moments soient brefs ou qu’ils se prolongent plusieurs minutes d'affilées, faire l’expérience du “rien” dans une méditation ne va pas de soi.
Nos réactions face à l’absence de contenu de pensée peuvent être très diverses. Ce vide peut être vécu comme un repos plaisant accompagné d’un sentiment de paix, mais il peut aussi susciter un sentiment d’ennui, de dissolution des repères qui peut aller jusqu’à l’angoisse ou la perte de sens pour la pratique et prendre la forme d’un obstacle à la posture méditative. Nous sommes tellement habitués à fonctionner avec un impératif de rentabilité, de performance, de rapidité, qu’être ainsi plongé dans un espace vide de contenu préétabli peut nous sembler dérisoire, inintéressant, futile, inutile… Nos vie sont tellement remplies de mille et une obligations, préoccupations, sollicitations que se retrouver face à une forme de néant peut être ressenti comme trop dépaysant pour poursuivre ce chemin.
 
Pourtant faire l’expérience du vide revient alors à se frayer un nouveau chemin libre des ramifications du moi qui sont sources d’illusions, de visions erronées du monde et donc de souffrance. C’est aussi faire l’expérience de l’être dans toute sa profondeur, alors qu’au quotidien nous sommes trop souvent esclave du faire. Retour donc à une forme de simplicité, celle d’exister pour exister. ​

                                                                                                Jean-François Briefer, Dr psych.
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Hypersensibilité

3/30/2017

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Dépasser haine, jalousie et rivalité en méditant sur la joie altruiste

10/7/2016

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                     Ayant médité sur la douceur et la compassion,
                     j’ai oublié la différence entre moi et les autres.

                                                                                   Milarepa

La joie altruiste dans la philosophie bouddhiste fait partie des quatre incommensurables, soit quatre états mentaux permettant l’élévation de l’âme, le cheminement vers l’éveil:
Prends pour objet de méditation l'ensemble des êtres et applique-toi à mettre en œuvre les quatre attitudes immensurables : l'amour, ou le désir que tous les êtres soient heureux ; la compassion, ou le désir qu'ils soient affranchis de la souffrance ; la joie devant le bonheur d'autrui ; et l'impartialité qui consiste à traiter tous les êtres de manière égale, sans attachement ni rejet.
KANGYUR RINPOCHE (1897-1975) Commentaire de la Lettre à un ami, de Nagarjuna, p. 122-123.
Ces quatre incommensurables permettent de développer une attitude altruiste basée sur la compassion et le soucis de l’autre. Ils sont dénommés ainsi car ils diminuent la centration sur soi et ouvre sur le monde.
Lorsque l’on est en proie à la haine, la jalousie et la rivalité, il est bénéfique de laisser venir ces sentiments dans la pratique méditative afin de les regarder en face. Quoique l’on fasse, lorsqu’un événement douloureux survient dans notre vie, notre esprit tentera d’une manière ou d’une autre de l’assimiler. Parfois cette tentative est ralentie voir tenue en échec par des mécanismes de ruminations qui nous font ressasser le passé à l’identique dans une attitude rigidifiée de lutte et de rejet. De telles réactions entretiennent la souffrance et empêchent de rechercher des solutions ou d’avancer vers l’acceptation.
La pratique de la méditation peut faciliter ce travail de métabolisation en commençant par reconnaître les sentiments et émotions qui nous habitent. Il s’agira d’aller à la rencontre de ce que nous fuyons: la douleur. Approcher, explorer ces émotions douloureuses afin d’en voir leur véritable nature.
Méditer plus précisément sur la joie altruiste nous permet d’aller plus loin en changeant de point de vue pour ressentir la joie à l’évocation du bonheur d’autrui. Cette pratique consiste à se réjouir du bonheur, du succès de nos proches, puis étendre ce sentiment aux personnes qui nous sont indifférentes, et enfin aux personnes qui nous déplaisent ou dont on est jaloux.
Parfois se réjouir du bonheur d’autrui revêt une grande difficulté. C’est le cas lorsque le bonheur de l’autre entraîne une souffrance chez soi parce qu’il coïncide avec un sentiment de perte. Le bonheur de l’autre va alors de pair avec la perte d’un bonheur pour soi. C’est typiquement le cas dans la jalousie amoureuse lors de l'infidélité du partenaire. Dans une telle situation il peut être intéressant de voir dans la pratique méditative comment s’entrechoquent les sentiments contradictoires d’amour envers le partenaire et de ressentiment pour ces actes. On rencontre alors la difficulté d’être heureux pour le partenaire qui s'épanouit dans une autre relation, de même que pour le rival qui prend notre place. Ce qui nous empêche d’accéder à cette sagesse, c’est la centration sur soi génératrice de peurs, le fait que nos intérêts passent le plus souvent en premier. Il devient alors très difficile d’être dans l’équanimité, c’est-à-dire ressentir impartialement la même joie altruiste face au bonheur d’autrui quelque soit la nature de notre lien envers la personne concernée.
Cette pratique ne doit pas viser à étouffer la haine et la jalousie au profit d’un amour altruiste inconditionnel, mais plutôt de contempler la palette des sentiments qui nous habitent et de ressentir les résistances, les réticences qui surviennent lorsque l’on cherche à aimer l’autre malgré son comportement qui nous fait souffrir. Laisser se dérouler en soi cette alchimie émotionnelle dans l’attitude d’acceptation et d’ouverture à sa propre bonté intérieure facilite l’avancée vers la sérénité et signe l’aspiration à progresser vers plus de sagesse. En effet, alors que la haine, la jalousie et la rivalité nous enchaînent, la joie altruiste nous libère.
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Voir la réalité telle qu'elle est ?

4/24/2016

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De tout temps l’homme a cherché à connaître la réalité dans laquelle il évolue. De Platon et son allégorie de la caverne aux physiciens quantiques d’aujourd’hui et leurs accélérateurs de particules, la volonté de savoir est une constante chez l’homme et se renouvelle sans cesse.
La méditation de pleine conscience nous propose une voie d’accès autre à la réalité fondée sur un certain rapport à l’expérience. Je vous propose d’explorer le mystère et la complexité de notre rapport au monde, d’abord sous l’angle philosophique général des postures subjective et objective qui sous-tendent notre approche de la réalité, puis sous l’angle de la philosophie bouddhiste à travers la pratique de la méditation.
 
Les illusions de la subjectivité
 
De quelle façon approchons-nous le monde qui nous entoure ainsi que notre monde intérieur?
 
La manière la plus spontanée consiste à appréhender notre réalité à travers notre subjectivité. Notre subjectivité est faite d’un ensemble de composants qui tous influencent notre vision du monde. Certains composants sont très changeants tels notre humeur, notre état d’esprit, notre niveau de stress ou de frustration, ou de contentement et de calme, autant d’éléments qui changent notre manière d’être au monde et de le percevoir.  D’autres composants s’avèrent plus permanente, tels notre histoire personnelle avec ses petits ou ses grands traumatismes, notre personnalité forgée sur la base de cette dernière et sur nos gènes, et bien sûr nos sens qui sont la porte d’entrée de toutes les informations qui nous parviennent et éventuellement s’inscrivent en nous.
 
Ainsi nous construisons notre monde sur cette base subjective sans savoir pour la plupart du temps qu’il s’agit d’illusions. Prenons l’exemple des couleurs. J’observe cette tulipe rouge et je suis convaincu que la couleur est une caractéristique de cet objet indépendamment de la perception. Or il est bien connu que les couleurs sont un pur produit de notre cerveau qui les a créées pour diverses raisons évolutives. La couleur est d’abord fabriquée dans mon cerveau puis attribuée à l’objet. Cette illusion d’objectivité du monde qui nous entoure se retrouve également au niveau de la pensée. Phénomène bien connu dans la pratique de la méditation qui le met en évidence, un souvenir, une anticipation nous transporte dans une temporalité dont nous n’avons plus conscience. Par exemple lorsque je revis une situation du passé, celle-ci ne m’apparaît non pas au passé mais au présent comme si elle se déroulait devant mes yeux. Je suis alors en proie à cette illusion spatio-temporelle, illusion d’être ailleurs alors que je suis assis en train de méditer dans cette pièce et illusion d’être dans le présent alors que je revisite le passé. Ainsi nous baignons la plupart du temps dans une forme de méconnaissance de la réalité.
 
Objectiver le réel à quel prix?
 
A l’inverse il existe une façon radicalement différente d’approcher la réalité qui consiste à tenter de se débarrasser de tous ces filtres subjectifs qui transforment notre rapport au monde et d’aller vers l’objectivité. C’est par excellence le fondement de la démarche scientifique qui a toujours considéré la subjectivité comme une source d’erreur et s’est attelé à la réduire au maximum, notamment en introduisant l’idée de mesure. Prenons l’exemple du temps, si nous devons évaluer une durée, celle-ci peut nous sembler courte ou longue suivant la situation dans laquelle nous nous trouvons, mais si l’on introduit la mesure, chacun s’accordera sur ce qu’est une durée de 30 minutes.
 
L’objectivité n’est pourtant pas réservée à la science, elle existe aussi dans la connaissance commune ou spontanée de tout un chacun. La raison organise les données des sens, notre esprit prévoit, anticipe, fait des hypothèses, établit des lois sur la réalité qui nous entoure de façon à s’y adapter au mieux. Piaget a bien montré comment l’enfant développe sa représentation de l’objet en se libérant des biais perceptifs et en relativisant son point de vue.
Ainsi l’esprit humain cherche à affiner sa connaissance du monde à travers cette posture fondamentale consistant en un processus sans fin d’objectivation du réel.
En excluant le sujet, l’approche scientifique veut se focaliser sur les observations et expérimentations reproductibles en tout temps, gage d’une connaissance valide qui fonde l’universalité de son propos. En fournissant des connaissances objectives la science a ainsi obtenu la place privilégiée qu’elle a dans nos sociétés et a pu atteindre le niveau technologique qu’on connaît aujourd’hui pour le meilleur et pour le pire.
Malheureusement en excluant le sujet du processus de connaissance scientifique, cette forme de connaissance si sophistiquée s’est appauvrie en perdant justement ce qui aurait pu la rendre plus humaine…
 
Quitter l’ignorance et trouver la paix...
 
L’expérience de la méditation pour sa part nous plonge au cœur de l’expérience subjective tout en permettant de la transcender. Elle permet d’approcher la réalité d’une façon différente par l’entremise d’une attitude d’ouverture et d’acceptation de ce qui est. Contrairement à la posture rationnelle et scientifique d’objectivation du réel, la posture méditative est dite préréflexive, directe et intuitive, en ce qu’elle ne consiste pas à analyser, conceptualiser, comprendre ce qui nous arrive mais juste d’entrer pleinement en contact avec l’expérience afin d’accéder à sa véritable nature.
 
Cette posture est également radicalement différente de celle qui nous anime au quotidien, à savoir la posture subjective faite d’une centration sur soi qui s’ignore. En effet habituellement nous sommes gouvernés par la loi de l'ego, c’est elle qui nous oriente vers ce qui nous plaît et nous éloigne de ce qui nous déplaît. Telles des marionnettes nous évoluons de désirs en aversions et d’aversions en désirs.
Au contraire méditer nous apprend à rester avec ce qui est quel qu'il soit et d’en être pleinement conscient sans vouloir le retenir ou le rejeter. Si cela suscite de l’ennui, alors l’ennui devient objet de conscience. Si cela suscite de l’impatience, alors l’impatience devient objet de conscience. Si cela suscite de l’inquiétude, alors l’inquiétude devient objet de conscience et ainsi de suite.
 
Avec l’ignorance, l’aversion et le désir insatiable sont les trois poisons cause de la souffrance de l’homme tel que le Bouddha les a exposés dans la deuxième noble vérité. Tout trois s’expérimentent, se travaillent et ultimement se dépassent dans la méditation.
L’ignorance renvoie également aux deux autres poisons en ce que la haine et la passion agissent comme des filtres déformant la réalité. L’ignorance s’entend ici plus comme mal comprendre que ne pas savoir (Landaw et Bodian, 2007). C’est toutes les idées fausses, préjugés et projections qui nous empêchent de voir la réalité telle qu’elle est. C’est aussi le fruit de notre raison qui catégorise, sépare, fige les choses avant même d'accueillir l’expérience (Manouvier, 2015).
 
Dans le Bouddhisme sortir de l’ignorance en développant sa sagesse est avant tout un des moyens pour faire cesser la souffrance tel qu’exposé dans la quatrième noble vérité, soit le mode d’emploi pour avancer sur la voie de la libération spirituelle et de l’Eveil.
La sagesse sera mise en pratique dans la méditation avec l’établissement d’une attention de plus en plus stable et soutenue qui vise à développer la faculté de vision profonde, traduction du terme Vipassana. Cette vision profonde vise à se défaire des illusions et prendre conscience de l’impermanence de toute chose. Il s’agira progressivement et patiemment d’apprendre à soulever les voiles qui nous constituent en surface pour s’acheminer vers des niveaux de conscience plus profonds afin d’approcher le calme, la bonté et finalement la pureté fondamentale du mental. Car selon le Bouddhisme la nature sous-jacente de l’esprit est pure et pourvue de qualités positives : sagesse, amour et compassion.
Finalement il n’est nul besoin de chercher un idéal hors de soi. Le trésor est déjà présent en chacun de nous. Derrière les nuages de nos illusions et de nos conditionnements se cache le soleil de notre véritable nature pure et non conditionnée.

                                                                                                                                                            Jean-François Briefer, Dr psych.
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Pourquoi développer sa conscience corporelle ?

1/31/2016

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Qu’est-ce que la conscience du corps ?
 
La conscience du corps participe de notre conscience d’être en vie, c’est une donnée primordiale de notre sentiment d’exister. Elle représente une caractéristique de notre organisme que chacun possède à des degrés variables. A notre plus grand bénéfice elle peut se développer et la méditation nous y aide notablement.
La conscience corporelle ou intéroception nous renseigne sur l’état physiologique de notre corps au sens large, ce qui inclue des sensations spécifiques de faim, de soif, de douleur, de démangeaison, de chatouillement, de température, les sensations viscérales, etc. et plus globalement notre sensation de bien-être, de stress, d’énergie et notre humeur (Craig, 2002, 2003). Ces sensations nous servent de base pour évaluer notre état subjectif et de pouvoir répondre à la question “Comment te sens-tu?”. L’intéroception non seulement nous renseigne sur notre état émotionnel mais participe également de processus cognitifs complexes tels que la prise de décision et le contrôle de soi.
 
La conscience corporelle va au delà de l’évaluation de notre “moi matériel”, car comme le relevait déjà en son temps (XIXe s.) le grand psychologue et philosophe américain William James les sensations corporelles sont la base de notre conscience et de nos émotions. Sa thèse reprise ultérieurement par Damasio, redonne de l’importance au ressenti corporel, car elle fait dépendre le vécu émotionnel prioritairement de l’interprétation des signaux corporels. Par ailleurs la notion d’interoception tend à inclure également les processus de niveau supérieur que sont les croyances, interprétations et attitudes vis-à-vis des sensations corporelles. Celles-ci s’inscrivent en outre dans l’histoire subjective de la personne et sont modelées par son contexte socio-culturel (Mehling et al., 2012).
 
Dans certains états dépressifs ou anxieux les croyances et attitudes face au corps peuvent devenir dysfonctionnelles et se traduire par des inquiétudes exagérées pouvant prendre des allures hypocondriaques. Elles s’accompagnent souvent de somatisations.
Relevons que l’attention consciente est d’une qualité différente de cette attention anxieuse. Cette dernière tend à se manifester sur un mode automatique faisant subir son contenu à la personne, ce qui l’emprisonne alors que la première au contraire résulte d’un choix et redonne de la liberté.
 
Affiner la conscience de ses besoins
 
Notre machine biologique est en partie conçue pour que le corps envoie ses signaux au cerveau, même si la grande majorité de ceux-ci restent non consciente. Par exemple nous ne percevons pas habituellement notre tension artérielle ni les détails de notre processus digestif. La perception du signal devient par contre manifeste en cas de besoin (faim, soif, sexualité, etc.) qui nécessite une action pour rétablir l’équilibre corporel.
Si le corps semble bien adapté pour faire entendre ses besoins de base nécessaires à la survie de l’individu ou de l’espèce, il apparaît nettement moins efficace en ce qui concerne des besoins plus subtils, comme le besoin de repos par exemple. Ce besoin paraît bien étouffé chez l’homme actuel en comparaison à l’animal qui passe le plus clair de son temps en état de calme et de détente, en dehors des moments de chasse ou de fuite devant les prédateurs. La méconnaissance du besoin de repos a d’importantes répercussions négatives sur la santé tant physique et psychique de l’homme. Un des intérêts de l’adoption au quotidien d’une pratique méditative est qu’elle nous “oblige” à respecter ce besoin de calme durant un temps donné au cours duquel les contraintes sont réduites au minimum puisque le mode « faire » est abandonné au profit du mode « être ».
Dans le domaine de l’alimentation développer une meilleure écoute de ses sensations peut aider à réguler son poids. Par exemple en apprenant à distinguer les envies de nourriture à visée purement hédoniques des véritables sensations de faim qui traduisent le besoin réel de s’alimenter.
 
L’attention qui soigne
 
Il est surprenant de constater que le simple fait de porter son attention sur son corps a des effets bénéfiques. En effet lorsque l’on demande à des personnes de porter attention à leur respiration sans chercher à la modifier, comme c’est le cas dans la méditation de pleine conscience, on observe que celle-ci devient plus lente, plus profonde et plus régulière (Shapiro et al., 2000). Porter son attention sur une partie du corps comme les mains amènera le bénéfice d’une vasodilatation pouvant aller jusqu’à augmenter la température cutanée de 10°. Globalement l’attention au corps amène une meilleure connexion corps-cerveau qui se traduit par des autorégulations ou synchronisations physiologiques et énergétiques des rythmes biologiques (respiration, coeur, tension artérielle, ondes cérébrales).
 
Si l’attention pure est en elle-même bénéfique lorsqu’elle se focalise sur le corps, son effet est potentialisé dans la méditation de pleine conscience par l’intention qui la préside, à savoir l’adoption des attitudes d’empathie, de confiance, de bienveillance et de gratitude. Ces attitudes développent un rapport positif au corps et reviennent à prendre pleinement la mesure de la richesse qu’il constitue et à apprécier ce phénomène merveilleux de la vie qui circule en soi, instant après instant.
 
Pour conclure un point de méthode. Méditer vise à ancrer corporellement notre présence attentive, en allant vers une conscience des sensations brutes dans une attitude à la fois d’exploration curieuse et d’acceptation bienveillante de ce qui est.
Il s’agira de s’éloigner du fait de penser à propos de son corps, de se libérer des représentations et interprétations à son sujet.
Habiter pleinement son corps de cette façon nous dirige vers un principe de santé universel: la réunification corps esprit source de vitalité.
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Comment sortir des pensées  stressantes ?

11/18/2015

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Avant d’assommer l'enfant avec des lois, des règlements et des contraintes hiérarchiques,
il vaudrait mieux lui donner les clés de sa propre conscience.

                                                                                                                                                                                                   Henri Laborit
 
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Dans cet article je vais m’intéresser aux caractéristiques qui rendent une pensée stressante, ce qui permettra de comprendre pourquoi la méditation de pleine conscience peut nous aider à vivre plus paisiblement face au tumulte du quotidien. Pour expliciter ce phénomène je vais recourir à différentes notions telles que: conscience métacognitive, décentration, fusion et immersion.

La recherche scientifique (Jankowski et al. 2013) nous apprend qu’un des effets bénéfiques de la pratique de la pleine conscience consiste en un accroissement de la conscience métacognitive, soit une voie d’accès à la décentration vis-à-vis de soi même. Par ailleurs on retrouve aussi cet effet pour la psychothérapie en général.

La métacognition peut être définie de façon très simple comme le fait de penser sur sa façon de penser, ou encore comme la connaissance que l´on a de ses propres processus mentaux, connaissance qui nous permet de les contrôler, les organiser et les planifier. Sans le savoir nous en faisons usage à tout moment dans notre vie quotidienne pour résoudre toutes sortes de problèmes, Il s’agit d’un aspect important de notre intelligence. Les compétences métacognitives sont notamment reliées à la réussite académique et diminuent les risques de rechutes dépressives (Ramel et al. 2004).

Dans le contexte de la méditation, l’entraînement à l’observation de ses propres processus cognitifs est sous-tendu par la conscience métacognitive. Celle-ci permet de considérer les éléments de l’expérience (pensées, émotions, sensations) comme des phénomènes transitoires et non statiques survenant dans l’esprit et ainsi de ne plus être captif ou identifié au contenu de la conscience (Bishop et al., 2004). Les pensées et les émotions ne sont plus perçues comme des faits à l’instar des événements extérieurs et l’expérience est vécue avec une plus grande clarté mentale.

La pratique de la pleine conscience informelle au fil de notre vie quotidienne, nous ancre dans  les sensations et nous fait prendre conscience de notre état corporel. Elle nous fait aussi lâcher notre discours intérieur permanent pour véritablement être dans le moment présent. Dans ce mouvement de lâcher-prise nous entraînons notre conscience métacognitive. Nous devenons ainsi capables de quitter l’état de fusion avec nos pensées qui leur donne ce caractère de réalité tout à fait illusoire. Nous redevenons alors présent par le biais de l’attention portée à l‘expérience vécue dans l’instant même, sans la juger ni l’analyser, mais en la laissant être ce qu’elle est, telle qu’elle est. Le non jugement permet ainsi le repos d’un mental omniprésent.

L’état de fusion avec ses propres pensées correspond à une perte de conscience métacognitive allant de pair avec une perte de liberté qu’il sera possible de retrouver dans la pratique méditative de pleine conscience. Un autre terme pour décrire cet état de fusion est celui d’immersion. Une pensée douloureuse tire son caractère stressant du fait du phénomène d’immersion qui l’accompagne. Lorsque l’immersion se produit la personne qui la vit éprouve un fort sentiment d’implication dans l’événement imaginé vécu avec de nombreux détails sensoriels et émotionnels lui conférant un réalisme intense comme dans un rêve éveillé. Ce type d’expérience acquiert ainsi un caractère de réalité subjective et donne le sentiment d’avoir voyagé mentalement à l’intérieur de la situation imaginée (Lebois et al. 2015).

La pratique formelle de la méditation de pleine conscience peut faire office de laboratoire pour expérimenter, vivre et entraîner ce phénomène mental d’entrée et de sortie de l’immersion dans les pensées. L’attention portée aux sensations nous permet aussi d’apprécier un état inhabituel de conscience sans pensée, inhabituel car nous assimilons trop souvent la conscience avec le fait de penser. Lorsque nous sommes installés dans la présence attentive, entre deux immersions dans les pensées, c’est encore notre activité métacognitive qui nous permet d’y rester et de savoir que l’on est véritablement présent, aussi éphémère que cela puisse être. Dans ce type d’expérience nous entraînons la régulation de nos propres processus cognitifs et émotionnels, une aptitude décisive pour vivre en paix avec soi-même et les autres. Nous avançons ainsi vers ce que le bouddhisme nomme l’équanimité. ​
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    Dr Jean-François Briefer
    Psychologue
    Spécialiste en psychothérapie FSP

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